Τρίτη 7 Ιουνίου 2016

O. Blanchard : «Un autre effacement de la dette grecque est nécessaire»


6/6/2016

L’ancien chef économiste du FMI livre son regard sur la politique monétaire de la BCE et l’accord avec la Grèce. Il estime que la loi travail en France est une bonne réforme qui aurait dû être mieux préparée.

Olivier Blanchard est un économiste français. Il est « Fred Bergsten Senior Fellow » au Peterson Institute à Washington, et « Robert M. Solow, Professor of Economics » au MIT. Il était de passage à Paris la semaine dernière pour participer au World Investment Forum, organisé par Amundi. Même s'il n'est plus membre du Fonds monétaire international , dont il a été chef économiste jusqu'en 2015, il reste convaincu, comme le Fonds, que les créanciers de la Grèce doivent accepter une nouvelle restructuration de la dette du pays. Spécialiste de l'économie du travail, Olivier Blanchard livre aussi son analyse sur la loi El Khomri .

La politique monétaire de la BCE est-elle toujours pertinente et efficace ? Quelles sont les armes qui lui restent ?

La réponse est oui. La politique monétaire ne peut pas résoudre tous les problèmes, mais elle a évité les catastrophes, et contribue à l'augmentation de la demande. Elle introduit quelques distorsions, mais pas suffisamment pour qu'on veuille changer de stratégie. Cela va doucement mieux en Europe sur le plan de l'activité économique ou sur celui du chômage, qui commence à reculer. Il n'y a nul besoin de mettre en oeuvre des solutions exotiques du type de la « monnaie hélicoptère »...

La « monnaie hélicoptère », ce n'est pas un débat qui mérite d'être posé ?

La monnaie hélicoptère est une métaphore, qui a une connotation magique. L'option « monnaie hélicoptère », si on la mettait en place prendrait la forme suivante : Le gouvernement augmenterait son déficit, et le financerait par l'émission d'obligations. Ces obligations seraient alors achetées par la banque centrale, et financées par l'émission monétaire. Ce qui est crucial dans ce raisonnement, c'est la partie déficit budgétaire. Qu'il soit financé par obligations, ou, indirectement, par la monnaie, n'a pas beaucoup d'importance quand les taux d'intérêt sur les obligations sont égaux à zéro. Le débat doit être donc posé de manière différente : augmentation du déficit budgétaire ou pas ?
Donc, peut-on augmenter le déficit budgétaire ?

Oui. Si le déficit est utilisé de façon intelligente, pour faciliter la croissance, à la fois à court terme par la demande, et à long terme, par l'offre. Par exemple, pour rendre plus facile le passage de certaines réformes structurelles. Ces reformes font souvent des perdants. Pourquoi ne pas, dans certains cas, les dédommager, au moins en partie. Cela est justifié, non seulement du point de vue politique si ça fait passer les reformes plus facilement, mais du point de vue moral. Pensez aux remboursements partiels des médaillons des taxis, si on veut permettre à Uber et d'autres de se développer. Pensez à l'aide au réemploi quand un traité de commerce, aussi désirable soit-il, menace un secteur ou une entreprise.

La tournure prise par l'élection municipale à Rome inquiète un peu les marchés financiers. La candidate du mouvement populiste « Cinq Etoiles » a obtenu un résultat « historique » avec près de 36 % des voix au premier tour. Une perspective qui ne réjouit pas les investisseurs, attachés aux réformes menées par l'équipe Renzi. Le taux à 10 ans italien s'est tendu de 14 points à 1,48 %, creusant l'écart avec le rendement des obligations allemandes (0,075 %) qui sont à leur plus bas historique. Par ailleurs, la Banque d'Italie a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour le pays. En 2016, elle table sur 1,1 %, au lieu de 1,5 %.

Vous les voyez venir ces politiques ?

Pas suffisamment vite. On ne voit que quelques signaux faibles, en Italie, par exemple. Supposez que la France et l'Espagne obtiennent le droit de faire un peu plus de déficit en échange d'une intensification des réformes structurelles, cela permettrait à leur croissance de décoller un peu plus. Leur dette monterait de quelques points de pourcentage de PIB, mais je suis sûr que les investisseurs continueraient à les financer à des conditions favorables. Mais il faut impérativement qu'en contrepartie, leurs gouvernements aient le courage de prendre les bonnes mesures.
La loi travail en France, c'est une bonne mesure ?

Oui. Donner un peu plus de flexibilité aux entreprises peut être bénéfique à tous, et en particulier aux jeunes. Ce n'est pas parce que le patronat approuve une réforme qu'elle est nécessairement néfaste pour leurs employés... Le gouvernement aurait dû mieux préparer cette réforme, mieux l'expliquer, et l'accompagner d'autres mesures comme un meilleur volet formation. Cela aurait peut-être permis d'éviter le spectacle que renvoie la France depuis quelques semaines.

Que faut-il faire en Grèce ? Quel regard portez-vous sur les désaccords concernant l'effacement de dette ?

Je ne suis plus au FMI mais je reste sur la même ligne que lui. Un autre effacement de la dette grecque est nécessaire aujourd'hui. Plus généralement, l'Europe doit tenir compte du fait que M. Tsípras ne pourra faire les réformes attendues et nécessaires que s'il a de la croissance. Cela ne sert à rien de l'obliger à les faire dans l'environnement actuel, sans qu'il n'ait aucun mandat de sa population pour cela. Cela ne sert à rien de l'obliger d'arriver à tout prix à un surplus budgétaire de 3,5 % du PIB, si ceci tue la croissance à court terme. Il faut être patient. En Espagne, le jour où la croissance est redevenue positive, tout le monde a commencé a parler du « miracle espagnol ». L'activité restait assez faible au départ, et le taux de chômage tutoyait les 25 %. Mais cela a changé totalement le climat dans le pays. Cela a créé une nouvelle dynamique. Il faut recréer la même chose en Grèce.

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